Les nouveaux usages numériques du cinéma : le Mobile festival

Le cinéma est un art, un objet culturel, institutionnel.
Etre réalisateur, c’est un travail de longue haleine. Produire, se contraindre aux difficultés techniques, financières, humaines.
Pourtant, à l’instar de François Truffaut, perpétuel passionné de cinéma dès son plus jeune âge, aujourd’hui, faire son « premier » film est devenu possible.
C’est l’usage des nouveaux moyens numériques qui le permet.
Il donne une nouvelle dimension à cet art.
Focus !

La technique au service des nouveaux usages.

La médiologie est l’étude de la transmission de la pensée ; et notamment sous l’horizon de la technique, des moyens qui permettent à la pensée de s’exprimer. Les nouveaux usages numériques révolutionnent tous les modes de pensée.

Après la musique, l’écrit, le cinéma est un art à portée de main. Pourvu qu’on ait du génie !

Les nouveaux outils numériques ont révolutionné l’approche de la culture, plus accessible.
La nouvelle tendance, en matière de cinéma, est la création cinématographique, via son smartphone.
Car aujourd’hui, il est possible de réaliser en bonne qualité un court-métrage.
Tous les étudiants en cinéma sont passés par le premier saut, compliqué, du court métrage. Faute de moyens.
L’arrivée des caméras légères, mais de grande qualité, sans investissement trop lourd permet à l’étudiant son premier travail cinématographique.

Les années 2000 ont également vues l’émergence d’expériences cinématographiques, autour par exemple du Mobile Festival. Un festival récompensant les meilleurs oeuvre de cinéma, tournées sur Mobile.

Les 3 nouveaux concepts de notre société de communication, au service du cinéma

Défis de la génération Y

On lira ici les nouvelles possibilités du numérique, sur les grands principes qui régissent notre société de communication :
on s’arrêtera sur 3 concepts phares des 5 points structurants de la société de communication moderne :
mondialisation, autonomie, démocratie,

  •  une qualité numérique en croissance permanente, grâce à une mondialisation de l’outil.

Les smartphones, ou caméras numériques d’aujourd’hui sont devenus d’une qualité acceptable pour pouvoir disposer d’un contenu cinématographique.
La mondialisation, qui permet l’achat à bas coût de produits technologiques a ce côté salvateur :
A côté des caméras traditionnelles coûteuses, disposer d’une caméra ou smartphone numérique de qualité est devenu abordable.

  •  l’autonomie :

Avec son smartphone, ou caméra numérique en main, la contrainte technique n’existe plus.

Les réglages techniques, l’appel à des professionnels ( son, lumière) sont devenus limités. Le cinéaste « amateur » peut se concentrer sur l’objet même du cinéma : son rapport à l’humain, à la captation du monde réel.
Et en celà, les nouveaux usages numériques sont une expérience intéressante pour le vidéaste :

il filme dans la réalité d’aujourd’hui : faite de saturations techniques ( le « bug », l’image qui « saute » ). Le cinéaste est bien dans un monde inondé de signaux numériques.
Les grands cinéastes l’ont d’ailleurs bien compris.

Et avec des usages d’ancienne garde, ils essayent de faire vivre cette réalité humaine, et donc cinématographique : montrer que l’on montre.

L’outil technique devient acteur du film.

L’autonomie, au-delà du tournage en lui-même, passe également par le montage, la promotion.

Le montage de film n’est plus nécessaire par des acteurs spécialisés. Maîtriser le bon logiciel permet de monter son propre film.

En tout cas, pour les court-métrages.
La promotion peut se satisfaire des nouveaux modes de communication. Via internet. Et publier son film sur Daily Motion ou You Tube.

A l’instar des musiciens qui ont pu « décoller » par la visibilité sur internet.

  • la démocratie du cinéma ?

La démocratie rassemble les 2 approches explicitées plus haut : la mondialisation et l’autonomie permettent à chacun, pourvu bien sûr qu’il ait le talent de se réaliser.

Le cercle vertueux des nouvelles technologies


Au delà de la théorie et des arguments explicités plus haut, la réalité du cinéma se confond dans le Mobile Film Festival.
Avec les moyens cités plus haut.

Le mobile Festival, un nouveau modèle du cinéma

Les acteurs du cinéma ont créé le Mobile Film Festival.

  • Modèle économique, pas cher :

Il permet à tout passionné de cinéma de d’exprimer, plus facilement, avec des outils moins chers.
Filmer avec des caméras traditionnelles impose de l’espace. Et donc d’être contraint par les lieux, les volumes.

Souvent les cinéastes ne peuvent filmer, faute d’espace, et de recul, inhérent à l’appareil cinématographique. Ils doivent louer des lieux très spacieux, voire détruire ou modifier la configuration d’un lieu, pour les besoins du tournage. Pour ensuite remettre en état la scène de tournage. Cela coûte évidemment cher, en décoration, travaux d’aménagement.

Avec une caméra numérique, point besoin de contre-champ. Il est possible de filmer en intimité, dans tout lieu.
Le temps, dans le cinéma, c’est également de l’argent.

Monopoliser des équipes techniques coûte cher. Pouvoir filmer avec moins de professionnels limite les coûts.
Le temps de tournage diminue. Et donc en diminue les coûts.

  • Le mobile comme outil de créativité :

Tout cinéaste vous le dira : filmer sous la contrainte est un facteur vertueux de créativité.

Il est trop facile de faire ce qu’on le veut avec tous les moyens dont on dispose. Nietzsche indiquait : « la liberté, c’est vivre sous la contrainte ». Dans les films classiques, la contrainte technique, humaine est souvent source de choix. Le nouvel outil technique impose nouvelles contraintes. Et nouvelles sources de créativité.
La liberté incroyable du nouvel outil technique est donc source de créativité cinématographique.

Cette liberté cinématographique s’exprime pleinement, puisqu’on peut oublier les contraintes techniques. L’objet du cinématographe est de se concentrer sur le sens.
L’intimité autour du tournage est également plus facile. Plutôt que 10 opérateurs autour de l’acteur, on se retrouve avec les acteurs, ensemble, en petit nombre.

La contrainte du Mobile Festival est de filmer en un temps court, moins de 2 minutes. Cette contrainte temporelle est source, ici encore, de trouvailles, de choix, de création pour répondre au cahier des charges.

On remarquera que ces films en 1 minute s’intègrent dans la dimension instantanée de nouveaux usages numériques : notre monde de communication est en temps réel, rapide. On zappe. Le format court de ces films est pleinement dans son époque.

Les professionnels du cinéma ont intégré cette nouvelle donne.
Les « Mobile Film » se veulent plus ancrés dans la réalité du cinématographe, qui n’est pas étudiant spécialisé issu des écoles traditionnelles.
Le sens, le social, peuvent s’exprimer. Sur des sujets plus sociaux, tels le chômage, la différence.

En ce sens, l’outil technique révolutionne l’usage quotidien d’une pratique centenaire.
Et François Truffaut aimerait nos usages. Bousculé par une enfance tumultueuse , il aurait dès 12 ans pris son smartphone.
Et les 400 coups auraient sonné plus tôt.

4 réflexions au sujet de « Les nouveaux usages numériques du cinéma : le Mobile festival »

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